Nous diffusons la beauté naturelle

La cosmétique naturelle sera certifiée ou ne sera pas, par Monika Krzyżostan (Dr Koziej)

ENTRETIEN MONIKA KRZYŻOSTAN

Monika

Cosmétologue titulaire d’une licence en chimie cosmétique, Monika Krzyżostan a acquis son expérience professionnelle en tant que technologue dans les départements R&D de sociétés cosmétiques et pharmaceutiques, où elle a travaillé en matière de recherche et de formulation. Elle a mené des recherches sur l’efficacité de l’acide hyaluronique et des peptides à partir de diverses formulations et a créé de nombreuses formulations cosmétiques adaptées aux besoins individuels des clients. Elle est maintenant responsable de la R&D à l’Institut de recherche cosmétique Dr. Koziej.

Monika est également journaliste et consultante en cosmétique. Autrice de nombreux ouvrages scientifiques, elle publie périodiquement des articles sur la réglementation, la composition et les solutions technologiques dans des magazines professionnels du secteur cosmétique.

Plus que jamais, les consommateurs veulent que les marques soient honnêtes et ouvertes en ce qui concerne leurs pratiques. Pour les consommateurs, il est difficile de s’y retrouver dans un monde où les réglementations sont vagues et, à cet égard, les accréditations peuvent aider à éclairer leurs décisions d’achat. Par conséquent, l’utilisation des certifications est devenue essentielle, car ce sont des points de repère qui servent à susciter la confiance des consommateurs.

L’Institut Dr Koziej propose un vaste ensemble de recherches et de tests de qualité pour aider les fabricants de produits cosmétiques à garantir la sécurité de leurs produits et la conformité de leur documentation avec les réglementations européennes, cela afin de parvenir au développement et à la performance maximale d’une entreprise ou d’un produit cosmétique. En raison de votre expérience du marché et de vos connaissances techniques, nous aimerions savoir quelles sont, selon vous, les exigences ou les certifications que les consommateurs considèrent comme prioritaires ? Sont-elles différentes en Pologne que dans le reste de l’Europe ?

À mon avis, les produits naturels, les produits « sans cruauté » ainsi que les produits végans et hypoallergéniques sont les plus recherchés. Les exigences concernant l’absence de déchet (« zéro déchet ») sont également très répandues et s’appliquent à la fois aux ingrédients cosmétiques et aux emballages. Les consommateurs s’efforcent de limiter la quantité de déchets, de séparer les déchets, de renoncer aux emballages en plastique et de les remplacer par des bocaux en verre et des sacs en papier.

Le shopping raisonné et responsable, appelé également « minimalisme de consommation », s’est installé dans le domaine des soins de la peau. Les clients ont commencé à s’éloigner des rituels en 13 étapes, typiques de la K-beauty, en les remplaçant par des cosmétiques polyvalents. Les aspects importants à prendre en compte pour décider du choix des produits cosmétiques sont : la fonctionnalité, la haute qualité, la transparence de la marque et le développement durable. Les clients accordent une attention particulière à la teneur en huile de palme ou à ses origines (certificat RSPO), à la biodégradabilité et à l’origine des autres ingrédients (ressources renouvelables, plantation biologique avec des conditions de culture et de récolte contrôlées, recyclées – par exemple, obtenues à partir des déchets alimentaires). On constate également un intérêt croissant pour la certification des produits naturels et je pense que c’est une tendance mondiale. L’une des certifications les plus demandées par les clients est le certificat COSMOS/Ecocert pour les cosmétiques naturels et biologiques.

Pour autant que nous sachions, l’Institut Dr Koziej offre son orientation aux entreprises (ou futures entreprises) qui souhaitent introduire leurs produits sur le marché polonais ou les internationaliser. Selon vous, quels sont les plus grands défis que doit relever une entreprise lors de son entrée sur le marché polonais ou européen ? Et qu’en est-il des marques européennes qui souhaitent vendre leurs produits à l’étranger (au niveau de la réglementation) ?

Chaque pays a ses propres réglementations et ses lois concernant la composition des produits, l’étiquetage, les tests requis et les fonctions qu’un produit cosmétique doit remplir. Par exemple, aux États-Unis, les produits de protection solaire sont des médicaments en vente libre alors qu’en Europe, ce sont des produits cosmétiques. Par conséquent, si vous souhaitez distribuer des produits cosmétiques sur différents marchés, vous devez vous renseigner sur les exigences en matière de cosmétique dans un pays donné.

Du point de vue législatif, les produits cosmétiques mis sur le marché européen doivent, en premier lieu, répondre aux exigences du règlement 1223/2009, c’est un impératif. Cela étant, je pense que le plus grand défi à relever pour les entreprises de produits cosmétiques est de trouver des clients pour leurs produits, car il y a beaucoup de concurrence sur le marché. Le marché des produits cosmétiques a évolué de manière très dynamique, le défi est donc de garder une longueur d’avance sur les tendances. 

On dit que la beauté sûre est la nouvelle beauté « propre ». La transparence et les sources naturelles sont devenues une norme pour les clients. Et comme vous l’avez mentionné dans l’un de vos articles du Cosmetic Reporter Magazine, « La tendance des produits cosmétiques naturels, qui n’est pas nouvelle, gagne en popularité d’année en année et il est prévisible qu’elle continue à s’imposer ». Comment pensez-vous que cette tendance va évoluer en termes de réglementation et de certifications ? À votre avis, quel est l’avenir des exigences naturelles ou bio ?

La mode des produits bio est désormais une tendance mondiale et s’est infiltrée dans nos modes de vie modernes. Il est prévu que cette tendance dure. Les produits cosmétiques naturels sont presque devenus un élément incontournable des portefeuilles des grandes enseignes mondiales et des petites entreprises. La sensibilisation des clients aux différents types d’ingrédients est déjà si grande que l’aversion éprouvée à l’égard des tactiques de marketing mises en œuvre par certaines marques s’est accrue. Il est très difficile de distinguer les cosmétiques qui contiennent des ingrédients obtenus de manière durable, transformés de manière physique et dans le respect des règles de la chimie verte. La formule INCI ne donne pas d’informations aussi détaillées, ni ne mentionne l’origine des ingrédients et leur mode de culture. Par conséquent, il est très facile d’acheter un cosmétique, qui est simplement défini en tant que « naturel ». À cet égard, les consommateurs sont plus prudents lorsqu’ils vérifient la formule et ils attendent de la transparence en ce qui concerne tout le cycle de vie des produits. Les certifications naturelles et biologiques donnent au client l’assurance que la formule cosmétique, le processus de production et l’emballage ont été vérifiés par des spécialistes qualifiés. Je pense que la certification des produits cosmétiques naturels deviendra obligatoire dans les années à venir. Il est clair que chaque fabricant devra prouver que son produit a été déclaré naturel par une certification ou un organisme reconnu. Les allégations naturelles non étayées appartiendront bientôt au passé.

L’institut propose également une gamme complète de conseils sur la production cosmétique, la composition et les solutions technologiques. Quelle est la/quelles sont les étapes habituelles que vous recommanderiez à une marque de produits cosmétiques lors du lancement d’une nouvelle gamme de produits naturels (ou lorsqu’elle souhaite être entièrement repositionnée en tant que marque naturelle) ?

Tout d’abord, prenez une décision concernant la certification dès le départ. Ensuite, adaptez l’ensemble du processus de création de la formule cosmétique concernée – comme la sélection des principes actifs et leurs méthodes de préparation ainsi que la sélection des emballages – aux lignes directrices d’une norme donnée. Recherchez ensuite des producteurs ou des fournisseurs de matières premières qui respectent les principes du développement durable. Dans notre institut, nous disposons de technologues qualifiés qui ont de nombreuses années d’expérience dans la création de recettes de produits cosmétiques naturels et qui, en outre, connaissent les exigences des organismes de certification tels que la norme COSMOS ou le certificat Ecocert. L’étape qui vient après le développement de la formulation est celle des tests cosmétiques nécessaires pour effectuer une évaluation de la sécurité des produits cosmétiques. Un audit externe est nécessaire pour que l’entreprise puisse fabriquer des produits à même d’obtenir le certificat Ecocert. Par conséquent, l’entreprise devra également adapter l’usine à la production de produits cosmétiques naturels certifiés.

Chez Provital, fidèles à notre engagement envers les hommes et la planète, nous disposons d’un département entièrement consacré à la conformité réglementaire afin d’assurer à nos clients une fiabilité absolue. Chacune de nos lignes, chacun de nos ingrédients actifs a obtenu une certification. Par exemple, nous avons une gamme spécifique d’extraits naturels, appelés EcoCares, qui sont éco-certifiés (bio et COSMOS). Avec cette indication claire des références environnementales du produit, les marques peuvent communiquer un message environnemental positif aux clients, et donc étendre leur impact au sein du segment des produits cosmétiques naturels, un secteur en plein essor. De votre point de vue, que devrait faire un fabricant pour tirer le meilleur parti d’un gel d’Aloe vera éco-certifié, par exemple ?

Je pense que les fabricants de produits cosmétiques devraient informer leurs clients en détail sur l’origine d’un ingrédient donné, sur les méthodes de culture de la plante à partir de laquelle l’extrait a été fabriqué et sur les méthodes de traitement utilisées. Les clients exigent du producteur transparence, clarté dans la communication marketing et ouverture face aux questions susceptibles d’être posées. Étant donné que le gel d’Aloe vera est un produit naturel, issu à 100 % de l’Aloe barbadensis, on peut en dire long à ce propos en termes de développement durable et de protection de la planète.

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